Gouvernement libéral à Québec: vives inquiétudes dans le milieu de l’éducation

Article de Lisa-Marie Gervais dans Le Devoir, 15 avril 2014.

Exit le cours d’histoire au collégial ? Suspension des rapports des chantiers découlant du sommet sur l’enseignement supérieur ? Fin du moratoire sur l’anglais intensif en 6e année ? L’arrivée des libéraux, après une courte parenthèse péquiste somme toute proactive, promet de bouleverser encore une fois le réseau de l’éducation. Sans vouloir faire nécessairement table rase, le gouvernement de Philippe Couillard souhaitera certainement s’imposer dans certains dossiers, d’ailleurs urgents en cette fin d’année scolaire. Et les attentes du milieu sont nombreuses.

Anglais intensif en 6e année. On avait déjà l’anglais en première année du primaire (2003) et l’anglais intensif en 6e année (2011), gracieuseté du gouvernement libéral de Jean Charest. À leur arrivée au pouvoir, les péquistes instaurent un moratoire sur l’implantation de l’anglais intensif en 6e année, préférant faire un état des lieux avant d’aller plus loin. Pour les enseignants, c’est LE dossier inquiétant. « C’est notre grande inquiétude », a lancé d’emblée Josée Scalabrini, présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ). « Ça pourrait revenir alors qu’on s’est rendu compte qu’un tel programme, ça allait dans un mur », a-t-elle ajouté. La FSE souhaite que le gouvernement brosse un réel portrait de la situation. Elle s’inquiète des heures de cours de français qui sont enlevées pour permettre ces programmes et s’interroge sur le bien-fondé d’un tel programme dans les milieux défavorisés ou auprès des enfants en difficulté. L’École nationale de l’administration publique devait déposer un rapport à ce sujet. « On n’en a pas encore entendu parler », a dit Mme Scalabrini.

Cours d’histoire au cégep et au secondaire. Le cours obligatoire d’histoire au collégial ne sera peut-être pas jeté aux oubliettes, mais il pourrait subir un report, voire une certaine refonte. Oubliez l’adoption rapide du cours, comme le souhaitait l’ex-ministre de l’Enseignement supérieur, Pierre Duchesne. Déjà, quelques jours après les élections, le plus gros syndicat d’enseignants du réseau collégial et la Fédération des cégeps plaidaient pour un report.

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