Succession d’Yves Bolduc. Rupture nécessaire

Article d'Antoine Robitaille dans Le Devoir, le 27 février 2015.

C’était devenu intenable. Yves Bolduc ne pouvait plus demeurer ministre de l’Éducation. Homme au tempérament volontaire, bon enfant, voire candide, il avait multiplié les bourdes depuis son arrivée en poste. À travers ces faux pas, un fil rouge : diminution des exigences, de l’importance de la culture, notamment québécoise ; refus d’admettre certains problèmes de fond du système. Toutes choses avec lesquelles son successeur devrait rompre.

Le maroquin de l’Éducation a toujours semblé une sorte de prix de consolation offert à l’ancien ministre de la Santé Yves Bolduc. Le jour de son assermentation, en avril 2014, il avait refusé de hiérarchiser les choses en ces termes : « Ministre de la Santé, c’était 9,5 sur 10, député avec une pratique médicale, c’était 9. L’Éducation, 9,5. » Sa performance ne mérite certainement pas la même note. Et nous n’avons pas ici en tête que ses bourdes, mais, surtout, ses décisions et orientations, souvent oubliées dans les analyses.

Dès son arrivée en poste, il précipita quelques gestes qui ont eu pour effet de miner la présence du contenu québécois à l’école : report de la réforme de l’histoire au secondaire ; annulation du cours d’histoire du Québec au collégial ; abolition de quatre chaires en études du Québec.

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